Eco-pâturage
L’éco-pâturage est à la mode. Quoi de plus sympathique qu’un mouton ou une chèvre paissant paisiblement ? Pourtant, il n’est pas adapté à tous les espaces, ni sans danger pour les animaux lorsqu’il est mal géré.
L'avis d'un professionnel paysagiste et éleveur
Quelles sont les bonnes pratiques à adopter selon vous ?
Scéno-P : Nous pratiquons l’éco-pâturage depuis maintenant trois ans. Nous avons développé cette méthode d’entretien des espaces verts par conviction écologique. C’est notre façon de répondre aux enjeux planétaires actuels. Il va de soi pour nous que ce concept n’est pas compatible avec les pratiques conventionnelles d’entretien du paysage : si nous préservons l’environnement grâce aux animaux d’un côté, impossible d’utiliser des pesticides de l’autre !
Nos objectifs premiers : préserver la nature, la faune et la flore des sites entretenus, et veiller au bien-être de nos animaux.
Nous sommes convaincus qu’il est impossible de pratiquer l’éco-pâturage sans être éleveurs. Sans pour autant produire de la viande ou du lait, l’essentiel est de connaître les besoins de ses bêtes. Le mouton en particulier est un animal fragile et sensible, et le mode de vie transhumant que nous leur offrons soulève
des problématiques supplémentaires (tonte, taille des onglons, mais aussi gestion du stress lié au transport, parasitisme, équilibre alimentaire, contact avec le public).
Enfin, l’éco-pâturage a aussi ses limites : on ne peut pas installer des animaux n’importe où, sous couvert d’écologie. Comme nous, ils ont besoin d’eau et d’air purs, de nourriture saine, et s’ils peuvent nous aider à préserver des sites naturels et ramener de la convivialité dans les lieux publics, ils ne recyclent pas le gaz
d’échappement des voitures ou les poubelles jetées au bord des routes ! ».
L'avis du SIARNC
Quelles sont les conditions d’un « bon » éco-pâturage?
Il est nécessaire d’avoir en face de soi un interlocuteur qui connaisse le métier, les bêtes et qui les aime (éleveurs, bergers etc.).
De même il nous semble important que l’entreprise assure un passage par semaine minimum, afin de contrôler que les animaux vont bien, qu’ils ont suffisamment de nourriture et d’eau, et que les clôtures sont bien en place. La mise à disposition d’un abri pour les animaux est indispensable pour qu’ils puissent se cacher, mais aussi se protéger en cas de fortes pluies ou de soleil en plein été. Cela peut être un simple cabanon, ou même un couvert arboré s’il est suffisamment dense. Les animaux ont également besoin d’un abreuvoir permanent, et d’un pain de sel.
Il faut respecter et faire respecter les animaux par la population fréquentant le site. Notamment concernant la nourriture: si un complément est nécessaire, l’éleveur s’en chargera.
Enfin, un animal est un être vivant : le gestionnaire doit veiller à ne pas le déplacer trop souvent, pour limiter le stress.
Vous êtes intéressés:
contact SCENO-P Z.A. de la Bizoterie 28240 MANOU (mail: scenop@live.fr)